S’ériger en « Lanceurs d’alerte » auprès des plus hautes autorités du pays et saisir le nouveau directeur de la SN HLM avant d’engager au besoin un pouls d’avocats, voilà entre autres actions de résistance la position unanime du Collectif des habitants des HLM Paris sise à Guédiawaye. Lors du point de presse organisé dimanche dernier, les résidents de la cité ont fustigé tout accaparement de l’espace public par la délinquance foncière. En effet, il s’agit pour eux de se faire entendre et défendre bec et ongles un espace qu’un commerçant a voulu s’approprier.
Avec de nombreux brassards rouges, c’est toute une population qui est montée au créneau pour marquer leur détermination face à une spoliation surprenante de l’espace public. Ainsi plusieurs tentatives d’occupation illégale du terrain sis en face de l’école 17 des Hlm Paris avaient auparavant fait reculer le quidam devant l’intransigeance unanime des habitants de la Cité. Néanmoins, un beau jour, le réfractaire a brandi un titre d’occupation obtenu de quelque manière irrégulière, à travers les pratiques peu orthodoxes du milieu foncier. Ce que dénonce véhément le collectif des habitants qui indexent la complicité d’agents administratifs véreux qui découpent en catimini et revendent à des tiers des espaces initialement dédiés aux équipements et autres usages publics. Pour étayer leur réaction, les habitants des HLM Paris ont brandi une lettre de la direction des HLM qui stipule que l’espace en question ne saurait être cédé à un tiers. De quoi s’interroger sur la légitimité de la vente délivrée à un certain Aliou Gueye n’habitant pas de surcroît dans la cité. C’est pourquoi en alternative à cette expropriation illégale, les habitants de la Cité ont mis sur pied une initiative dénommée « Yessal HLM Paris » conçue par le Conseil de quartier qui a décidé d’aménager sous fonds propres ledit terrain en jardin public. La réalisation de pavages des rues et l’installation de poubelles publiques sont également inscrits dans leur programme.
Hélas, un beau jour, suite à une plainte du commerçant, la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (DSCOS) a ordonné l’arrêt des travaux d’aménagement du jardin public et leurs auteurs menacés de poursuite. Selon toujours respectivement le porte-parole et le chargé des affaires juridiques du collectif des habitants en l’occurrence Ibrahima Ndiaye et Sidy Thiam, c’est à la suite des actions de clarification auprès de la SNHLM et de défense des droits des populations que Mr Gueye a saisi la justice. En conséquence, le délégué et le président du conseil de quartier directement mis en cause ont été condamnés par le tribunal de Pikine à une peine d’emprisonnement de 3 mois ferme et d’une amende de 2 millions CFA pour « délit d’occupation illégale de terrain appartement à autrui ».
Une décision de justice insolite puisqu’aucune des parties qui a n’a reçu la moindre convocation préalable.
Face à ce jugement télécommandé, les habitants de la cite ont réaffirmé avec force leur engagement à ne point céder contre l’arbitraire qui ne peut être explique que par la corruption qui règne dans le milieu de l’administration foncière.
De quoi franchir aussi un pas dans leur mobilisation en préconisant de saisir un pouls d’avocats et le nouveau patron de la Direction de la SN HLM fraichement nommé par le pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye.
Cheikh Tidiane MBENGUE