Sur les 8 milliards d’individus qui peuplent le monde, le chiffre de 850 millions de malades souffrent d’insuffisance rénale et 13,9% parmi eux sont recensées en Afrique Subsaharienne. Au Sénégal où la population est passée à 18 millions d’habitants, un pourcentage évalué à 4,9 %, trainent cette pathologie. Pour autant qu’elle est handicapante, un diagnostic tardif continue à être posé pour la maladie dont, moins de 20 % des populations atteintes ont accès au traitement. Afin de trouver un remède à cette tare inquiétante, la réflexion est organisée depuis mardi 5 mars, à l’hôpital Dalal Jamm, à travers un atelier de formation des néphrologues sur la technique de dialyse péritonéale.
Dans l’optique d’expérimenter ce nouveau traitement révolutionnaire pour l’insuffisance rénale dénommé dialyse péritonéale, l’établissement hospitalier de la banlieue prend les devants. Le Professeur Abdou Niang, chef du service de néphrologie a levé un coin du voile sur cette technique à travers l’atelier qui réunit les néphrologues de l’hôpital, du Chu de Caen, des représentants des labos et d’autres acteurs qui s’agitent sur cette question. Le Professeur Niang a rappelé que cette pratique existe au Sénégal depuis belle lurette, mais seuls moins de 5% des malades en bénéficient, malgré l’augmentation de l’offre de soins. Le chef de service de néphrologie pointe du doigt les chirurgiens qui s’occupent essentiellement de cette technique. D’où l’importance, d’après le Pr Niang, de capaciter les néphrologues à être autonome dans la pose du cathéter de dialyse, ce qui permet de soulager les chirurgiens qui ont beaucoup d’interventions à faire par jour. Cette technique entraîne également la résorbation du gab énorme sur le traitement, surtout que seuls 1092 malades sont traités dans les structures publiques. Le professeur en médecine rassure également que cette technique venue en appoint du traitement de l’hémodialyse introduit au Sénégal depuis 1997 bénéficie de fiabilité et donne des résultats depuis plusieurs années, partout dans le monde.
Le Directeur de l’hôpital Moussa Sam Daff après avoir fait l’état des lieux de la maladie rénale, a exposé sur l’augmentation du taux d’incidence et de sa prévalence due aux facteurs de risques tels que le diabète, l’hypertension artérielle et des maladies cardiovasculaires. Il est également revenu sur cette technique de soins, la dialyse péritonéale, qui est, selon lui, une alternative à moindre cout. De l’avis de M.Daff, le Sénégal a développé ce programme mais la prévalence de la technique reste faible. « C’est une dialyse qui se pratique toujours à domicile, donnant de l’autonomie au patient et la possibilité de continuer son travail. Il est à préciser que 515 malades ont été hospitalisés en 2023, pendant que 1698 séances d’hémodialyse et 106 biopsies rénales ont été réalisées à Dalal Jamm a conclu, le patron de la structure hospitaliére.
Cheikh Tidiane MBENGUE